OMS: La situation à Gaza est indescriptible...
L'OMS a dénoncé, ce jeudi, la multitude d'obstacles qui limitent drastiquement l'arrivée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, dont les populations et les infrastructures de santé ont un besoin vital.
Réclamant "à tout le moins une pause humanitaire et idéalement un cessez-le feu", le patron de l'Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus, a jugé que la situation "sur le terrain à Gaza est indescriptible", lors d'un point de presse à Genève.
Le docteur Mike Ryan, chargé des situations d'urgence au sein de l'organisation, a dénoncé vertement les obstacles à la distribution de l'aide, quand elle arrive à rentrer sur le territoire palestinien.
"Faire passer les camions à la frontière c'est une chose mais les amener là où ils sont nécessaires en est une autre, et cela n'a pas été facilité, cela n'a pas été soutenu et en fait, c’est même plutôt le contraire", s'est insurgé le médecin irlandais, qui a été récemment en Egypte, où se trouve Rafah, le seul point de passage avec la bande de Gaza.
Israël a des exigences très strictes sur ce qui peut rentrer dans la bande de Gaza et à Rafah, des tonnes d'aide continuent de s'entasser du côté égyptien du poste-frontière, en attendant d'être inspectées par Israël, selon un responsable américain.
"A l’heure actuelle, nous n’avons pas de processus de déconfliction efficace, il n’y a pas d'accès humanitaire et tous ceux qui disent que l'aide humanitaire arrive, ce n'est pas vrai !", a-t-il lancé.
"Nous n'avons jamais eu autant de difficultés à établir les règles d'engagement de base", selon Ryan.
"Franchement, j'en ai marre d'entendre que l'on donne toutes ces assurances qui n'existent pas vraiment sur le terrain pour les personnes avec lesquelles nous travaillons", a-t-il lancé, visiblement excédé.
"Il est de la responsabilité de toutes les parties au conflit de permettre le réapprovisionnement de ces hôpitaux", a déclaré Ryan.
"Les autorités d'occupation ont la responsabilité particulière de veiller à ce que ces installations soient non seulement protégées, mais également dotées pour répondre aux besoins des populations qu'elles servent", a-t-il insisté.
La situation humanitaire dans le petit territoire, soumis depuis le 9 octobre à un "siège complet" par Israël, est alarmante, privant les habitants de livraisons d'eau, de nourriture et d'électricité.
(AFP)